mercredi 9 mars 2016

Quelques photos

2 dameuses Kassbohrer qui nivellent la piste du raid 



Une partie de la caravane 


La station Concordia, à dôme C 

Les valeureux MT, chevaux de trait du raid 

Une partie des raideurs, de G à D Mirko, JB, Jacky, Tito, Nanard 

De nuit 

Une partie des raideurs, devant CPD, de G à D, Martin, Tito, Alex, JB, Nanard, Jacky, David, Vincenzo 

Dans le pack, sur l'astrolabe 

Des empereurs, le bec au vent 

Couleurs un peu irréelles

Même ambiance, sur le raid 

à DDU 



 Aurore australe, à DDU (ça je n'ai pas vu, contribution d'Alban)



DDU, de nuit 








EPISODE 15 Les matins implacables

C'est tous les jours pareil. Lorsqu'on s'extrait difficilement de sa banette, du fond de la chambre 2 de la caravane vie...il est 6h30. La nuit a été courte. La journée de la veille, comme toutes les autres a été intense. Les raideurs, fourbus, se hissent sur leurs pieds, écarquillent les yeux, se persuadent que, si si, c'est bien l'heure du lever. Ils essaient de s'éclaircir les idées. Retrouver la gestuelle qui va permettre, progressivement, d'effectuer les tâches nécessaires pour être aux commandes du tracteur, prêt, dans une petite heure. Il faut pour cela mobiliser toutes ses forces car l'effort est important. Lorsqu'enfin la porte de la chambre est franchie, à petits pas comptés et incertains, c'est le moment de la rencontre.Le face à face avec le soleil, impérial, qui lui ne s'est même pas couché. Qui de toute sa force, son intensité, semble rire allégrement de nos difficultés, de notre finitude. Lui n'a jamais cessé de briller, il a à peine frôlé l'horizon. Son éclat, violent, incontournable, n'a jamais faibli. Il nous toise de toute sa hauteur cosmique et nous renvoie à notre petitesse. Car chez lui, nulle trace d'une quelconque faiblesse. Haut perché dans le ciel, son scintillement aveugle, son omniprésence écrase, sa force désequilibre. Lorsque ses rayons interceptent notre trajectoire de la chambre à la cuisine, la rencontre est violente. Il nous cueille au moment exact où nous sommes les plus vulnérables. Le tête à tête est inévitable et l'issue invariable. Toute réaction de notre part est vaine : tenter de relever le front et d'examiner l'astre ? Echec immédiat. Feinter l'indifférence ? Impossible, on ne peut l'occulter. Décaler un peu le regard sur le paysage alentour ? Partout sa présence se reflète, son image se multiplie à l'infini , ricochant sur chaque relief neigeux, se mirant dans toutes les plaques verglacées. Nul échappatoire. Pas d'alternative à la gifle stellaire. On a qu'à rentrer les épaules, plisser les yeux, accélérer le pas et poursuivre notre marche d'automate. Le seigneur des lieux marque son territoire un peu plus chaque matin et semble répéter inlassablement une sorte d'avertissement. Dans ce face à face inégal chaque matin renouvelé, il paraît souligner sans ambage notre position d'intrus. Notre présence indûe. Il martèle furieusement, scande à chaque instant. Il accélère notre départ, encourage notre retraite. Ma sa présence implacable peut aussi être la réponse qu'il formule aux hurlements du vent. Il ne veut pas rester en reste.